Il existe de nombreuses formes de tai chi chuan. La forme longue, bien sûr, la forme des 24 de pékin, bien entendu, mais aussi toutes sortes d’autres formes modernes ou anciennes, plus ou moins légitimes… Dans cet article, je vous livre ma vision et comment j’en suis venu à considérer les différentes variantes de la forme.
Cet article est la suite de cet article sur les formes simplifiées.
Mon premier contact avec une forme courte
Initialement, j’ai appris la forme longue du style yang. Ce fut une aventure longue et périlleuse. Heureusement, j’ai une bonne mémoire, mais néanmoins, emmagasiner 108 mouvements sur une pratique qui dure entre 15 et 20 minutes, et bien c’est long. Le défi d’apprendre la forme longue est double : d’une part il faut apprendre le « répertoire » des mouvements, mais aussi mémoriser la séquence. Bref, c’est un peu la double peine, un problème auquel beaucoup d’élèves sont confrontés, surtout pour les moins acharnés.
Néanmoins, quelle fierté d’apprendre cette forme traditionnelle. Du coup quand j’ai découvert avec maître Ding sa version de la forme courte, j’avoue ne pas avoir été entièrement convaincu:

La forme courte de maître Ding est une forme en 20 mouvements qui comprend la séquence saisir la queue de l’oiseau, le simple fouet, les repousser du singe, les coups de pieds. C’est chouette, mais on rate certains mouvements techniques (les mains nuages, le serpent qui rampe…)
Évidemment, en tant qu’enseignant, les bénéfices sont évidents: les élèves ont plus facile à mémoriser, la forme rentre plus facilement dans un format de cours « classique » (type 1h dans un centre de fitness), et malgré tout, les élèves pratiquent une « vraie » forme.
Mais il y en a d’autres
Je ne vais pas vous parler de la forme des 24 que je ne connais pas particulièrement, et qui est plutôt associée aux styles plus modernes de tai chi (rien de mal à ça 🙂 ), ni de la forme de Chen Man Ching, car au final, je ne connais pas particulièrement bien leurs spécificités, donc je ne vais pas me prononcer sur elles.
Par contre, je peux vous parler d’autres formes comme celles proposées par Vincent Chu. J’ai lu un livre de maître Chu qui explique le raisonnement derrière la création de formes comme la forme en 18 mouvements du style Yang, ou son travail autour de la forme des « petits cercles » (vous savez peut-être que l’on qualifie généralement la forme de yang cheng fu comme une forme « large », la forme de yang shou zhong comme une forme « moyenne » et qu’il existe des variantes plus compactes encore).
L’idée est souvent la même: à raison d’un cours par semaine pour des élèves, potentiellement âgés, enseigner la forme des 108 n’offre pas la meilleure expérience d’apprentissage: beaucoup de temps est gâché à mémoriser des mouvements et cela crée généralement de la friction inutile. C’est beaucoup plus intéressant d’apprendre à faire quelques mouvements bien et affiner les mécaniques des mouvements en tant que tels.
Mais au final, dans ma pratique personnelle, j’en suis resté à la forme longue, ou des bouts de la forme longue, car rien de ce que j’avais vu ne me satisfaisait.
Une révélation
Rien de convaincant, donc, jusqu’à la découverte de la forme abrégée que j’ai vu sur Youtube avec Sean Tseng. Une forme complète, sans répétition, contenant (presque) tous les mouvements de la forme longue. Honnêtement, cela me semble un des meilleurs compromis qui existe pour qui veut pratiquer une forme plus courte sans escamoter des mouvements essentiels du style Yang.
Voici un exemple de cette forme. Évidemment on peut (ou pas) apprécier le style de sean comme on peut le voir en commentaire (moi j’aime bien, même si je ne pratique pas exactement comme ça).
Mais il y a plus
Récemment, je suis tombé sur cette forme. Vous pouvez aller jeter un oeil sur le site, franchement je trouve le raisonnement bien expliqué et la forme bien construite. Il y a ici deux formes:
- Une forme en 27 mouvements : une forme très condensée
- Une forme en 34 mouvements : ajoute quelques mouvements plus martiaux (ex: les double poing frappent les oreilles) et la séquence secouer la crinière du cheval.
J’ai bien aimé le schéma suivant qui explique le tout très adéquatement:

En somme, il s’agit simplement de « sauter » certains mouvements de la forme longue en fonction des objectifs.
Néanmoins, j’ai quand même l’impression que le réarrangement de la forme trouvée chez sean tseng propose quelque chose de plus complet, au détriment d’avoir strictement le même ordre que la forme longue. Les compromis me semblent globalement meilleurs, mais cette forme abrégée reste plus intense que la version des 27 proposée ici.
Voilà, c’est tout pour cet article qui se veut plus une petite collection de notes et réflexions sur les différentes formes et vous proposer un panorama (subjectif) de ce qui existe en terme de formes. J’espère que cela pourra vous guider dans vos propres réflexions dans votre pratique 🙂


