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Pieds et fascias

J’ai revu récemment le podcast que Ramsey Dewey a fait avec un Chong Xie. Chong Xie est un coach sportif qui s’est beaucoup inspiré du tai chi pour sa pratique. Il me notamment en avant l’utilisation des fascias et de l’arche plantaire et comment cela améliore nos mouvements. Je vous livre dans cet article une sélection choisie du podcast.

L’utilité du tai chi

Mais avant tout, une petite mise en contexte. Récemment, Ramsey Dewey a posté cette vidéo sur « The Power of Chi », un film que j’ai moi-même discuté sur ma chaîne. Dans les commentaires, j’ai retrouvé la mention d’une interview qu’il a fait avec Chong Xie, un coach sportif qui est très connu car il a coaché Zhang Weili.

Le sujet de l’utilité du tai chi, en tant qu’art martial ou en tant qu’outil de développement personnel (que ce soit physique ou psychique) me tient évidemment à cœur en tant que professeur. Mon objectif est que la pratique du tai chi chuan apporte un maximum de choses à mes élèves.

Malheureusement, certains maîtres ou vidéos peuvent faire largement penser que le tai chi est une sorte d’arnaque: pour un pratiquant d’art martial, autant faire un « vrai » art martial (mma, ju-jitsu, …) que ce truc inutile qu’est le tai chi. Et si ce n’est pas un art martial valide, pour ceux qui cherchent la santé, autant faire du qi gong ou du yoga. Le tai chi peut donc rapidement avoir cette image d’art « entre deux chaises » qui n’est à la fois ni un art martial efficace, ni une pratique de santé complète.

Vous vous en doutez, je ne partage pas cet avis. C’est même à mon sens tout le contraire:

  • Le tai chi peut constituer un excellent art martial (pour peu que l’on s’entraîne avec de manière réaliste, ce que peu d’écoles, la mienne incluse, font).
  • C’est un art de santé incomparable: notre mobilité est au coeur de notre santé, et le tai chi travail cet aspect de manière unique.
  • Sa portée dépasse largement le cadre de la pratique physique, incluant notamment des aspects méditatifs et spirituels, que ce soit d’un point de vue personnel (postures statiques, etc.) ou interpersonnel (poussée des mains, pratique avec partenaire…).

Mais revenons en à notre sujet du jour… voici deux extraits choisis du podcast complet.

Utiliser les fascias: la clé d’un mouvement sans efforts

La classique nous parlent régulièrement de la nécessité de bouger « avec l’intention et sans efforts« , mais cela semble évidemment en contradiction complète avec le fait d’utiliser le tai chi comme un art martial.

Chong Xie nous en parle:

Vous connaissez certainement des gars minces et filiformes qui semblent anormalement forts à cause de la force des fascias, très probablement parce que les tensions du fascia sont étroitement liées à la force neurologique, ce qui signifie qu’ils sont capables de puiser dans davantage de fibres musculaires grâce à des mouvements pilotés par le fascia et qu’ils sont capables de maintenir leur muscle dans un état (presque) isométrique.

Chong Xie

Il nous parle aussi des maîtres traditionnels qui ne cherchent pas du tout l’hypertrophie musculaire, mais au contraire, recherchent une forme de force interne à la place pour alimenter leur art martial. Ce qui est important à comprendre, c’est que les fascias « emballent » les muscles (et l’ensemble du corps) et servent de vecteurs de force. Grâce à eux et à leur tonus, il est possible de recruter l’ensemble du corps pour fournir de la puissance à un mouvement.

L’importance « d’accrocher » avec son pied

Les textes anciens sont parfois assez évasifs sur la façon concrète de s’entraîner. On retrouve régulièrement la notion de « s’accrocher » avec son pied. Vous savez déjà que j’ai une passion pour les pieds, et pour la mobilité en général.

Beaucoup de personnes rencontrent des difficultés de mobilité dans notre monde moderne, où l’on s’est habitués à marcher avec des chaussures (aux formes parfois très contraignantes). Cela se traduit généralement par des problèmes de genoux, une marche plus laborieuse, un équilibre instable et, de manière générale, un amplitude de mouvement réduite (s’accroupir en squat, etc.).

A partir d’un certain âge, sans exercices réguliers, cela devient inévitable. Chong Xie a eu des problèmes similaires, malgré des exercices réguliers (mais visiblement inadéquats). C’est en voyant un ami pied nu faire du basket qu’il a compris l’importance des pieds dans notre mobilité: « ses pieds étaient complètement différents des miens ».

Un des indices qui nous permet d’évaluer le bon fonctionnement de nos pieds est de voir notre degré de confort lorsque nous sommes en appuis sur l’avant du pied, les talons légèrement soulevés du sol, à la façon d’un animal digitigrade, et la stabilité de la cheville lors de l’utilisation de ce type de marche dans les mouvements: cela doit être sans effort, comme un ressort qui s’active tout seul.

Le pied a 200 000 terminaisons nerveuses. Nous sommes censés nous déplacer pieds nus, c’est notre état naturel. Et pourtant nous mettons cette haute technologie appelée chaussure qui a plusieurs couches de fibres de carbone, plusieurs couches de rembourrage. Ce que nous faisons, c’est vraiment amortir l’organe sensoriel de ce grand organe que nous avons et ce qui se passe ce serait l’équivalent d’amortir la stimulation neurologique […]. Si nous grandissions comme ça et sans tension fasciale, qu’arrive-t-il à nos pieds ? Cela signifie qu’ils n’ont jamais grandis jusqu’à l’état optimal.

Chong Xie

Podcast complet

On dirait bien que la vidéo n’est plus disponible 🙁

2 réponses sur « Pieds et fascias »

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