Si on en croit les récits des maîtres traditionnels, c’est à la sueur de leur front, après de longues heures d’entraînement chaque jour qu’ils ont acquis leur talent. Mais concrètement, combien de temps faut-il consacrer à notre pratiquer chaque jour ?
Un sentiment de culpabilité
A moins d’en faire son emploi à temps plein, il est difficile de concilier les exigences d’une vie moderne (conduire les enfants à l’école, sortir le chien, faire les courses…) et une pratique intensive. Du coup, on peut être tenté de se dire que « c’est foutu » pour le dire simplement.
En effet, on peut avoir l’impression que comme on ne peut pas pratiquer autant que l’on veut, alors autant laisser tomber. C’est un piège de la pensée très classique, et avec un peu d’introspection, je peux vous garantir que ça me traverse la tête de temps en temps (et vous ?).
L’important, c’est le premier pas
La première étape pour dépasser ce sentiment, c’est de se rendre compte que la pratique est bénéfique, même à petite dose. Le plus difficile, c’est de s’y mettre, et c’est un vrai « déclic » en soi qui est déjà très positif.
Ensuite, vient la question de quand pratiquer. Il n’est pas toujours facile de pouvoir pratiquer à heure fixe, mais vous pouvez par exemple associer un moment de la journée ou un évènement à un peu de pratique.
Par exemple, récemment j’ai profité du faire de rester près de mes enfants qui voulaient que je reste près d’eux pendant qu’ils s’endormaient pour faire de la pratique de posture statique. Finalement, ce n’est pas un plus mauvais moment qu’un autre, et en plus ça leur permet de me voir pratiquer (qui sait, ça va peut-être les inspirer :-D).
Améliorer petit à petit
Une fois ce déclic franchi, qu’il suffit de trouver quelques minutes par jour et que vous réussissez à vous y tenir régulièrement, alors vous pouvez augmenter progressivement votre pratique. Notre cerveau a besoin de temps pour ajuster ses habitudes, et bien souvent, c’est plus une question d’ajuster nos perspectives que de trouver objectivement du temps.
A côté de cela, il peut être évidemment frustrant de ne pas avoir une « vraie » séance de pratique où l’on peut consacrer des temps plus long. C’est pourquoi il est important de pouvoir pratiquer en groupe par exemple ou lors d’un cours. N’hésitez pas à mettre à votre agenda des moments de pratique, car c’est nettement plus efficace que de garder cela dans une « todo list » de chose « à faire » (mais on ne sait pas trop quand, alors l’occasion ne vient jamais).
La pratique doit rester un plaisir
L’élément clé à retenir je pense, c’est que la pratique doit rester un plaisir. Si cela devient une contrainte trop forte (même si parfois, c’est pas mal de se pousser un peu) ou si on commence à s’en vouloir, alors il est temps de faire un pas un arrière et renouer avec un rythme de pratique qui nous convient. Essayez aussi de cibler ce qui vous fait particulièrement du bien dans la pratique, plutôt que de vous astreindre à par exemple pratiquer la forme en entier si ce n’est pas ce qui vous convient le mieux.
Bonne pratique à tous!
4 réponses sur « Combien de temps faut-il pratiquer par jour ? »
Tout à fait d’accord.
Je rajouterais un point. Le taichi, c’est comme beaucoup d’autres choses dans la vie: il faut savoir ce qu’on veut et ensuite se donner les moyens d’atteindre ses buts…. Donc si on pratique pour se « dérouiller » un peu et se sentir un peu mieux physiquement et moralement, 15 mn chaque jour suffisent sans doute. Par contre, si on espère réellement progresser, avancer, comprendre, (res)sentir, il me semble qu’il faut pratiquer non seulement davantage mais également s’efforcer de le faire en étant pleinement là, présent, concentré. Avec des exceptions pour de petits execrcices. Par exemple je travaille mon équilibre pendant certaines réunions Zoom … en posant mon ordinateur sur le rebord intérieur de ma fenêtre et en me tenant sur une jambe. Personne ne le voit et c’est toujours ça de pris 😉
Oui, c’est certain. Je trouve qu’on néglige souvent ces « petits moments d’exercices » qui, dans leurs spécificités, permettent de travailler des dimensions qui peuvent avoir tendance à être éparpillées au fil de la forme. L’important c’est d’avoir une vision claire de ce qu’on travaille et du temps nécessaire. Par exemple, inutile de travailler certains exercices « intenses » tous les jours car le corps n’a pas le temps de récupérer. Tout est une question de savoir ce que l’on fait et pourquoi 🙂 et malheureusement ce n’est pas toujours évident quand la recommendation est « pratique et tu verras bien » comme le disent certains profs/maîtres ou quand on ne reçoit que l’explication externe du mouvement (tu te mets comme ceci ou comme cela) sans comprendre le pourquoi du comment.
Bonjour THOMAS,
Tout à fait d’accord avec votre commentaire..
Je me permets : Auriez vous des livres ou des formations en ligne à me conseiller ou justement, on explique le pourquoi et comment ?
Merci beaucoup
David 06 58 90 45 84
Bonjour David,
Les bons livres de tai chi sont une denrée rare, car beaucoup se concentrent sur l’aspect extérieur ou sur l’anecdotique.
J’ai récemment écrit cet article sur un chouette livre qui ouvre pas mal de perspectives avec beaucoup de petits exercices pratiques
https://coursdetaichi.com/tai-chi-concepts-and-experiments/
Sinon ce sont des sujets que j’aborde évidemment dans ma formation
https://coursdetaichi.com/formation-en-ligne-de-tai-chi-chuan/
qui comprend notamment un long syllabus avec pas mal de mes cogitations personnelles qui sont une extension de ce qu’on peut lire sur ce blog.