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Tai Chi

3 étapes du Zhan Zhuang

La pratique du Zhan Zhuang, souvent aussi appelée « postures de l’arbre » est une pratique fondamentale dans l‘amélioration de la posture et le travail de l’énergie interne. Elle apporte aussi une dimension méditative à la pratique du tai chi chuan. Au coeur de cette pratique: apprendre à « rester debout », à percevoir son alignement et les actions de la gravité sur notre corps.

Les consignes de base

Rester debout. La consigne semble simple, mais quand on s’y atèle, on se rend vite compte que ce n’est pas si simple que ça. Car il faut rester debout et immobile. C’est grâce à l’immobilité que l’on perçoit nos tensions, nos instabilités, nos déséquilibres. Dans un premier temps, il ne faut pas hésiter à ajuster sa posture. Mais après, il faut un maximum « s’y tenir » : éviter de bouger. En effet, il faut laisser la gravité faire son travail. Même si votre posture n’est pas encore parfaitement équilibrée, il suffit qu’elle « tende » vers cet équilibre pour que le travail soit efficace.

Les pieds sont parallèles, dans l’alignement de vos hanches. Le poids également réparti entre chaque jambe. Percevez vos appuis dans vos talons, sont-ils équilibrés? Une excellente façon de percevoir un éventuel déséquilibre postural (comme par exemple une « fausse » jambe courte) est de tester votre posture avec des petites cales (de quelques mm à 1 cm d’épaisseur) sous les talons et voir si cela fait une différence en terme d’appui et de stabilité.

Et enfin, surtout, calmez votre esprit. Un esprit agité produit souvent des tensions dans le corps. Pour envoyer un message à vos muscles et articulations de s’ouvrir, se détendre, il faut tout d’abord apaiser son esprit. Travailler son intention nécessite d’abandonner notre cerveau préfrontal, rationnel, analytique et d’être dans la perception de l’instant présent, « l’ici et maintenant ». Il faut voir ce qui marche pour vous, mais observer la respiration, se concentrer sur le poids du corps dans les pieds… n’importe quoi finalement qui focalise votre esprit d’une façon qui ne requiert pas de réflexion de votre part.

Les 3 étapes

Dans cet article je vous parle des 3 étapes, telles que décrites par Vincent Chu dans son article sur le Zhan Zhuang.

1. Reconnaissance

Lorsque l’on débute la pratique, c’est déjà un défi de rester simplement debout. Rapidement, l’inconfort s’installe, l’esprit s’égare. Dans ces premiers temps, s’aider de visualisations peut aider. Imaginez être une montagne, solidement ancrée, immobile, et en même temps pleine de vie à sa surface. Dans ces premiers temps, l’objectif est de pouvoir rester debout 15 minutes sans bouger de manière confortable. Il est alors possible ensuite de se concentrer sur l’étape suivante.

2. Harmonie

Dans cette étape, vous allez travaillez l’unité du corps. Très souvent lorsque nous mobilisons notre force physique, nous travaillons de manière isolée. On plie le bras pour amener sa fourchette à sa bouche, on tourne la tête pour regarder quelque chose. Ces gestes sont isolés, locaux. Mobiliser l’entièreté de son corps pour, par exemple, pousser votre adversaire n’est plus du tout naturel pour nous. Afin d’unir les différentes parties, il faut s’imaginer se détendre et s’étirer dans toutes les directions : le haut et le bas, l’avant et l’arrière, les côtés… un peu comme un ballon que l’on gonfle (ce n’est pas pour rien que l’on parle souvent de « sphère » en tai chi). Pour continuer la métaphore, il faut percevoir l’enveloppe extérieure qui est « tendue » par l’air que l’on pompe dans le ballon. Ce travail doit pouvoir s’effectuer sans fatigue pendant au moins 10 minutes.

3. Application

Une fois le corps unifié, il est possible à présent de l’utiliser. Dans cette dimension, vous sortez de l’exercice statique. Vous pouvez utiliser ce que vous avez cultivé dans votre pratique, votre travail avec partenaire. Par exemple, dans la pratique de la forme, il est commun de perdre de vue la dimension « sphérique » du travail. Lorsque l’on pousse, on ne pense souvent qu’à aller vers l’avant. Plutôt que simplement avancer, pensez à vous étendre, dans toutes les directions tout en mobilisant vos articulations pour déplacer vos bras vers l’avant. C’est très différent. C’est aussi pour cela que l’on parle souvent du « dan tian » comme étant le point central car il s’agit du point fixe qui est au centre de l’étirement global du corps. A nouveau, mobilisez votre intention et laisser votre corps faire ce qu’il a à faire.

 

 

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