Le Qi Gong Yi Jin Jing (le classique de la transformation des muscles et tendons) mérite bien son appellation. Avec les Ba Duan Jin (8 pièces de brocards), il constitue un des Qi Gong « incontournables ». Comme beaucoup de classiques chinois, les Yi Jin Jing sont réputés très anciens, écrits par un maître vénérable, mais vous savez peut-être déjà ce que je pense des origines légendaires du tai chi, et ce qi gong ne fait pas exception à la règle: la plupart du temps, c’est très surfait.
Mon expérience avec le Yi Jin Jing
J’ai découvert le Yi Jin Jing lors de mes cours de Qi Gong. J’ai eu l’occasion d’en approfondir la pratique lors d’une formation de Qi Gong que j’ai entamée avec Bruno Rogissart. Par la suite, je n’ai pas continué cette formation, car je me suis rendu compte qu’entre tout ce que je devais déjà faire pour ma pratique de tai chi, il devenait compliqué de rajouter des formes de Qi Gong en plus!
Par contre, il est parfois intéressant d’explorer d’autres pratiques, faire d’autres exercices. Parfois cela nous permet de réfléchir sur notre propre pratique. C’est pourquoi quand je suis tombé sur cette traduction sur le site Brennan Translation, je me suis dis: « tiens, une bonne occasion de revisiter ces exercices ».
Tout d’abord, il faut préciser qu’il existe déjà plein de vidéos sur le Yi Jin Jing. Par exemple celle-ci, ou celle-là. Elles sont toutes les deux très bien, je vous invite à les regarder! Mais ce que j’apprécie tout particulièrement dans la version des exercices proposés dans le manuel traduit dans l’article de Brennan Translation, c’est sa radicale simplicité. Nous connaissons à présent amplement l’importance des fascias pour notre santé, et ces exercices permettent justement de les mobiliser de manière très précise.
Les 12 exercices
Pour une description complète des exercices, vous pouvez vous référer à l’article original. Je vous livre ici un petit mémo pratique 😉 J’ai aussi ajouté un titre aux mouvements. Chaque exercise consiste à mobiliser spécifiquement une « ligne de tension » (jin) et la relâcher afin de la renforcer. Ne pas négliger l’importance de l’intention.
Posture 1 – Soulever et enfoncer les mains
Départ : pieds parallèles, largeur des hanches, bras sur le côté du corps, paumes vers le sol.
- Plier les coudes et soulever légèrement les mains
- Ensuite, pousser vers le bas (sentir le talon des mains qui s’enfonce et les doigts qui s’étirent)
Posture 2 – Former des poings et soulever un poids
Départ: pieds joints, poings devant soi au niveau des cuisses, pouces ouverts.
Serrer les poings et faire comme si on soulevait un objet devant soi. Concentrer la force des bras vers le bas.
Posture 3 – Pousser les poings vers le sol
Départ: pieds largeur de hanches, les poings sur le côté du corps (pouces fermés cette fois), paumes vers soi.
Serrer les poings, étendre les bras vers le bas, les coudes tournent légèrement vers l’intérieur.
Posture 4 – Etirer les bras vers l’avant
Départ: pieds joints, les poings sur le côté du corps, paumes vers soi. Etirer les bras vers l’avant jusqu’à hauteur des épaules, droit vers l’avant.
Serrer les poings en étirant les bras vers l’avant. Mobiliser tout le bras, les épaules et le dos.
Posture 5 – Tirer les bras vers le ciel
Départ: pieds joints, les mains en forme de poings (le dos des poings vers l’avant).
- Etirer les bras vers le haut, tout en soulevant légèrement les talons du sol. Garder les coudes légèrement fléchis.
- Redescendre les talons au sol en imaginant « tirer » vers le bas avec les bras sans les déplacer pour autant (utiliser l’intention).
Posture 6 – Les poings près des oreilles
Départ: pieds largeur des hanches, les mains en forme de poings (pouce posé sur l’index). Tourner les poings paumes vers l’avant. Etirer les bras sur le côté. Quand les bras sont à l’horizontale, plier les coudes pour amener les poings aux oreilles (donc, gueule du tigre vers le bas).
Serrer les poings, tirer l’avant-bras vers le bas et le bras vers le haut (à partir du torse).
Posture 7 – Les bras en croix
Départ: pieds largeur des hanches, les mains en forme de poings (pouce placé normalement sur l’index et le majeur). Les bras sont à l’horizontale, les paumes vers le bas. Soulever légèrement les orteils et étirer la face antérieure du corps.
Inspirer, serrer les poings. Expirer, relâcher les poings.
Posture 8 – Séparer les poings
(voire aussi posture 4)
Départ: pieds largeur des hanches. Ramener les poings devant vous à hauteur des épaules, la distance d’un poing entre les deux (donc, plus petit que la largeur d’épaules) et soulever légèrement les talons.
Inspirer en serrant les poings. Ecarter les poings jusqu’à ce qu’ils reviennent largeur des épaules. Expirer, relâcher, et laisser les poings converger à nouveau.
Posture 9 – Rouler les avants-bras
Départ: pieds joints, plier les coudes, tourner les paumes vers l’extérieur.
Serrer les poings en faisant une rotation de l’avant-bras. Celle-ci soulève légèrement les bras. Relâcher en refaisant tourner les paumes vers l’extérieur.
Posture 10 – La montagne
Départ: pieds joints, ouvrir les bras sur les côtés à hauteur des épaules, les poings vers le haut, les avant-bras pointent droit vers le haut, paumes vers l’avant.
Serrer les poings et étirer vers le haut, sans bouger les bras (utiliser l’intention).
Posture 11 – Les poings au dan tian
Départ: pieds joints, les poings devant le dan tian à la distance d’une paume.
Inspirer, serrer les poings, ouvrir les pouces vers le haut. Expirer, relâcher, laisser le pouce revenir en position initiale.
Posture 12 – Etirer tout le corps
Départ: pieds joints, paumes ouvertes, vers l’avant, les bras sur les côtés.
Soulever légèrement les talons, étirer les paumes vers l’avant jusqu’à hauteur des épaules. Relâcher, laisser les talons retoucher le sol et les bras revenir en position initiale.