Récemment j’ai eu le plaisir d’aider au lancement d’une formidable formation à l’intention des parents qui s’appelle “Gérer les crises de mon enfant avec calme et bienveillance” (si vous connaissez des parents en galère en cette période de confinement, je vous la recommande chaudement). Dans cette formation, nous découvrons l’importance de l’impact du stress sur nous, en tant que parent, et sur nos enfants.
Et si le tai chi pouvait nous aider ? Dans cet article, je partage avec vous 3 outils anti-stress tout simple, que vous pouvez utiliser même si vous n’y connaissez rien au tai chi. Chacun des outils que je vous présente est relié à un concept qui nous aide à faire face au stress.
Un des aspects qui me plait le plus en tai chi est son ouverture vers l’autre. Contrairement à de nombreuses pratiques de santé (qi gong, yoga…) le tai chi comporte nécessairement une dimension à l’autre, puisque c’est un art martial. C’est pourquoi 2 de ces outils demandent un partenaire pour les expérimenter.
Outil 1 : le lâcher prise
Parfois nous avons tendance à “nous accrocher” à une idée. Lorsque cet idéal s’éloigne (par exemple, on aimerait un environnement calme et serein, mais autour de nous tout le monde est énervé et ça crie dans tous les sens), le stress arrive rapidement.
Bien qu’il soit important de prendre en charge les causes de notre stress, il peut également être utile de disposer d’un peu de marge de manœuvre pour ne pas être complètement dépassé quand nous le faisons. A ce titre, le lâcher prise est très utile.
L’exercice pour s’entraîner au lâcher prise
Cet exercice se fait avec un partenaire. Les pieds parallèles, avancez un pied et transférez votre poids sur la jambe avant. Votre bassin et vos épaules sont de face et resteront superposés pendant tout l’exercice.
Demandez à votre partenaire de poser sa main gauche sur votre épaule droite. Prenez conscience de ce contact. Demandez lui à présent de pousser légèrement. Laissez tout votre tronc (épaule et bassin) tourner vers la droite (pour accompagner la pression). Attention, ne tournez pas plus que 45 degrés, car après votre structure est compromise, et ce ne serait plus de lâcher prise, mais du laisser faire 😉
Revenez de face et essayez de l’autre côté. Mesurez à quel point il est possible de rester détendu alors que vous êtes poussé.
Que nous apprend cet exercice? Que face à une force externe, il est possible de l’accompagner, sans lutter et sans pour autant se laisser pousser. Cet enseignement est très précieux car notre réaction naturelle face à quelqu’un qui nous pousse serait de nous crisper, bloquer. Et si c’est valable pour notre corps, c’est valable pour notre esprit également. Vivre cette expérience dans notre corps peut avoir de profonds impacts sur notre mental.
Outil 2 : l’enracinement
Nous pouvons parfois avoir l’impression qu’il ne faut pas grand chose pour nous faire basculer, nous faire réagir. La fameuse “goutte d’eau” qui fait déborder le vase.
A nouveau, s’il est important de ne pas accumuler le stress aveuglément, c’est parfois difficile de faire autrement. L’enracinement va nous permettre de nous rendre compte que nous avons plus de possibilités que nous ne l’imaginons.
L’exercice pour s’entraîner à l’enracinement
Cet exercice se fait avec un partenaire. Les pieds parallèles, avancez un pied et transférez votre poids sur la jambe avant. Votre bassin et vos épaules sont de face et resteront superposés pendant tout l’exercice.
Demandez à votre partenaire de poser sa main au milieu de votre poitrine, sur le sternum. Pour les femmes, il est plus simple de poser la main au dessus de la poitrine, ou sur le ventre (mais c’est moins pratique pour le partenaire qui doit se pencher). Le principal, c’est que la main soit posée sur une partie centrale du tronc.
Prenez conscience de contact. Demandez à votre partenaire de pousser très légèrement. Essayez de rester en place, ne pas reculer, de détendre la zone qui est poussée. Tant que la pression est légère, c’est généralement assez facile. Si vous êtes confortable, vous pouvez demander à votre partenaire d’augmenter la pression. Lorsque la pression augmente, vous pouvez sentir vos appuis au sol qui sont plus sollicité, notamment la jambe arrière qui maintient votre bassin au dessus de votre jambe avant. Le plus important : continuer à vous détendre. Relâchez le bassin, respirez profondément. Mesurez à quel point vous pouvez absorber la pression tout en restant détendu et enraciné.
Que nous apprend cet exercice? Que face à une force externe, il est possible de l’absorber sans tensions excessives, en mobilisant nos structures élastiques, favorisées par une bonne posture et par un relâchement adéquat du corps. A nouveau, spontanément notre réaction serait de nous tendre pour résister à la pression. Cet exercice nous montre que la stabilité peut se trouver dans la détente, malgré des contraintes extérieures.
Outil 3 : la respiration
Lorsque nous sommes sous stress, notre système nerveux sympathique peut être stimulé de manière excessive. Même s’il est globalement difficile d’agir sur notre système nerveux, nous pouvons y arriver par le biais de la respiration, qui peut favoriser le système nerveux parasympathique, qui va venir réguler le stress.
A nouveau, l’invitation n’est pas de simplement “mettre un couvercle” sur la casserole qui bout. Par contre, pour évacuer tout ce stress, la respiration peut être un outil formidable, comme je vous en ai déjà parlé dans mon article sur la Cohérence cardiaque.
L’exercice pour s’entraîner à la respiration
Bonne nouvelle, cet exercice peut se faire seul ! Vous pouvez être assis, debout ou couché, peu importe. Tout d’abord, observez votre respiration. Respirez et expirez par le nez. Prenez conscience de cet air qui transite. Ensuite, comptez le temps nécessaire pour inspirer et expirer. Attention, l’objectif n’est pas de fixer votre respiration sur un temps fixe (ce serait la forcer, et ce n’est pas forcément une bonne idée si vous ne savez pas ce que vous faites), mais bien de mesurer la situation. Est-ce que vous sentez des tensions qui “bloquent” la respiration? Si oui, vous pouvez bouger légèrement. Ou bien poser vos mains à l’endroit “bloqué” et imaginer que cette zone s’ouvre lorsque vous inspirez et se relâche lorsque vous expirez. Profitez en pour relâcher la mâchoire (en la laissant “pendre”) et imaginer un léger sourire qui vient détendre votre visage. Après quelques cycles respiratoires, comptez à nouveau. Si vous êtes aux alentours de 5 secondes pour inspirer, 5 secondes pour expirer, c’est très bon signe et probablement que votre stress a déjà fortement diminué.
Que nous apprend cet exercice ? Le stress met notre corps en “mode combat” : respiration courte, rythme cardiaque accéléré, adrénaline libérée, cerveau préfontal au placard. Par le biais de la respiration, il est possible de réguler ces phénomènes qui ne sont que des conséquences auxquelles on peut avoir tendance à s’identifier ou considérer comme forcément nécessaire.
Trouvez vos outils
Ces outils ne sont que des exemples ! L’important c’est de trouver ce qui marche pour vous. Il y a d’autres options pour réguler son système nerveux et prendre conscience que les conflits ne doivent pas nécessairement générer des tensions. Et vous, quels sont vos outils préférés pour gérer le stress?
Une réponse sur « 3 outils anti-stress »
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