Dans l’article précédent sur les compétences utiles au combat en tai chi, nous avons parlé de song, enracinement, du centre et de « ting », l’écoute…
Dans cet article, je vous parle des 7 autres compétences utiles au combat.
Eviter de confronter la force de l’autre
Les classiques disent de ne pas utiliser la force brute. Un aspect de cela est de ne pas se confronter à la force de l’autre : sinon, c’est simplement le plus fort qui gagne (ce qui, avouons-le tout de suite, peut très bien marcher si c’est vous le plus fort 🙂 ). Par contre, le problème avec l’habitude d’utiliser sa force, c’est qu’un jour nous risquons de tomber sur plus fort que nous et dans ce cas-là, cette stratégie ne fonctionne plus.
Il s’agit donc d’appliquer sa force intelligemment. Bien souvent, c’est une question d’angle: plus la force que nous appliquons est “tangente” à celle de notre adversaire, plus l’effet est grand. Attention, ce n’est pas juste une question de géométrie : la qualité de notre contact va importer grandement si l’on veut arriver à “capturer” la force de l’autre. C’est pourquoi la compétence d’écoute est très importante également, car c’est le prérequis nécessaire à éviter la confrontation.
Coller et adhérer
C’est l’habileté à maintenir le contact et permettre de rediriger la force de l’adversaire. Il faut être plus “doux” que l’autre pour pouvoir le contrôler. Resté collé ne veut dire dire suivre à l’aveugle : on suit pour rediriger ailleurs. On a aussi toujours l’opportunité de rompre le contact et profiter de cet instant pour déstabiliser l’adversaire.
Joindre et suivre
C’est comme guider un boeuf : on ne peut pas le tirer de force, il faut le guider. Il s’agit de refléter l’intention afin de pouvoir agir en premier si l’autre essaye de prendre l’initiative.
Croiser le centre
Chaque articulation a une zone d’efficacité qui se situe généralement entre 45 et 90 degrés (ceux qui suivent ma formation connaissent ma passion pour les multiples de 45 degrés…). Au-delà, on « croise » son centre et cela ouvre des opportunités pour agir car la position plus faible.
Cela est valable principalement pour les épaules et les coudes. De manière générale, si on peut rediriger la force de l’autre vers une position qui n’est pas avantageuse, l’adversaire n’aura pas ou peu de force, ce qui est une autre façon d’éviter de se confronter à la force de l’autre.
Na – saisir
Comme dans « Chin na« . L’aptitude à saisir l’adversaire au moment opportun est évidemment très utile. Attention à ne pas avoir trop de tensions dans la prise.
On peut aussi contrôler le corps/le squelette à travers la prise. Il s’agit d’appliquer la force dans une direction spécifique au niveau de la prise pour avoir une influence au-delà d’une seule articulation. Cette « saisie » peut même s’appliquer à l’ensemble du corps lorsque l’on développe un certain niveau d’aptitude.
Fa – la force explosive
« Fa jin », c’est « exprimer la force ». Il s’agit de la façon primordiale de frapper en tai chi. Chaque école ou style peut avoir des variantes : mouvement de vague, utilisation du dan tian ou de l’ensemble du corps… C’est un mouvement sans tensions, court et relâché. On peut soit l’utiliser pour projeter mais aussi lors des frappes, ce qui d’un point de vue combat est plus utile.
Trouver le plein et le vide
Profiter des lignes de tensions ou de relâchement dans la structure de notre adversaire. En réaction à nos actions, certaines zones peuvent réagir trop (excès de yang) ou trop peu (excès de yin). Ce déséquilibre ouvre souvent des opportunités. A nouveau, c’est grâce à notre compétence d’écoute que l’on peut mobiliser cette aptitude qui se manifeste souvent de manière relativement “automatique”.
Et voici qui conclut les 11 compétences utiles au combat. Il s’agit d’un résumé des informations que l’on retrouve dans les modules dédiés au combat sur The Tai Chi Academy. Si vous désirez plus d’informations, je ne peux que chaudement vous recommander de vous inscrire 🙂