Parfois, on se demande ce qui nous amène à faire du Tai Chi. Parmi mes élèves, beaucoup sont à la recherche d’une pratique bonne pour la santé et possible à pratiquer sur le long terme. Je vous raconte dans cet article ce qui m’a amené à pratiquer le Tai Chi à 18 ans.
Taoïsme et philosophies orientales
Durant mon adolescence, j’ai été très attiré par les philosophies orientales. Le taoïsme (bien que, dur de trouver des bons livres au delà du Tao Te King) mais surtout le zen (et dans une moindre mesure, le bouddhisme). J’ai toujours bien aimé le côté « épuré » du zen, la beauté des koans et leur « simplicité » apparente. Tout cela m’apparaissait plus riche et moins connoté que ce que l’on retrouve habituellement dans nos spiritualités occidentales, fortement influencées par le christianisme.
Ma mère s’inscrit à un cour de Tai Chi
C’est dans ce contexte qui ma mère me dit qu’elle s’est inscrite à un cour de Tai Chi. Je ne suis même pas sûr de comment elle s’est retrouvée là bas, il faudra que je lui pose la question un jour. De mon côté, je n’en savais pas grand chose, mais les mythes autour du Tai Chi sont nombreux : ce serait « l’art martial ultime » inspiré du taoïsme, dans mon cerveau à l’époque, il n’a pas fallu beaucoup plus pour titiller ma curiosité.
De la difficulté des choses simples
J’ai donc accompagné ma mère à un cours. Je ne remercierai jamais assez Béatrice de Haan pour les cours qu’elle donnait à ce moment là et leur niveau de qualité. C’est grâce à elle que j’ai découvert le Tai Chi et que je le pratique encore aujourd’hui.
Il faut bien l’admettre : le public était plutôt des femmes, la quarantaine (au moins). J’étais le seul homme, le seul jeune. Le cours commence par des mouvements « d’échauffement » (du qi gong) : un peu difficile de s’y retrouver dans ces nouveaux mouvements, mais rien d’impossible non plus : il faut juste s’y faire. Je me rends compte que mon équilibre sur un pied n’est pas très bon ! (cela a beaucoup évolué depuis…).
Les choses se corsent lorsqu’il s’agit de pratiquer « les positions de l’arbre ». La consigne est simple : se tenir debout, détendu, les bras en l’air. Immobiles, quelques minutes. Cela ne doit pas être si compliqué? Alors pourquoi je transpire autant, pourquoi mes jambes tremblent? Alors que la dame d’une cinquantaine d’année à côté de moi a l’air de faire cela avec beaucoup de naturel et d’aisance.
Une vraie claque.
La pratique de la forme
Vient ensuite la pratique de la « forme ». C’est souvent à cela que nous identifions le Tai Chi : ces mouvements lents, que l’on imagine pratiqué par un vieux chinois dans un parc.
Là, je m’y retrouve un peu plus : il faut mémoriser des mouvements, et comme j’ai une excellente mémoire, c’est facile. Ou pas… car en réalité, si pour certains mémoriser les mouvements est une difficulté, c’est dans la qualité de l’exécution que la difficulté réside. Et là, impossible de « forcer » le temps : seules les répétitions, la pratique régulière va permettre au corps de se « couler » dans cette forme.
A quoi s’attendre?
A chacun son expérience. Une chose est sûre : s’inscrire dans un cours de Tai Chi est rarement aussi anodin que s’inscrire dans un quelconque fitness.
On se retrouve soudainement confronté avec soi-même, ses déséquilibres, ses tensions. C’est difficile, parfois loin de « l’expérience relaxante » que l’on pourrait imaginer de prime abord.
Mais je suis plutôt partisan que ce sont ces difficultés que nous relevons qui nous aident à évoluer et qui rendent la pratique de l’art du tai chi réellement intéressant.