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Tai Chi

Les mains nuages – 雲手 – yún shǒu

Mouvement emblématique du style yang, les mains nuages (dans ma traduction, j’omets généralement les petits mots de liaison « les mains comme des nuages… » car en vérité, en chinois, il n’y a que deux mots, et ce n’est pas nécessairement évident de rendre en français ce qui devrait relier ces deux mots) semblent incarner parfaitement l’alternance du yin et du yang.

Je démarre cet article avec une vidéo publiée par Guan nan wang.

Cloud Hands DeconstructedCloud Hands Deconstructed

Plusieurs petites réactions face à cette vidéo:

  • Je ne suis pas nécessairement d’accord avec l’analyse de la première vidéo qui décrit les mouvements comme « poussant avec les bras ». Je trouve au contraire que l’application semble bien respectée, avec un pivot axial et simplement les bras qui suivent… Ceci est sans doute un rappel qu’il reste toujours difficile de juger les qualités internes sur des vidéos.
  • Une chose est sûre : ce mouvement n’est pas basé sur le déplacement des bras, mais bien du tronc. C’est la taille, les hanches, qui doivent guider le mouvement.

Dans la forme du tai chi

Voici un exemple typique de l’exécution des mains nuages dans la forme:

24 Form Tai Chi - Lesson 14 - Cloud Hands24 Form Tai Chi – Lesson 14 – Cloud Hands

Quel plaisir de voir la main du bas tournée vers le sol (je ne m’explique actuellement pas les versions de ce mouvement où l’on voit la main du bas tournée vers le haut… à mon sens, lorsque la main descend, la paume « s’enfonce » vers le sol et reste ainsi jusqu’à ce qu’elle remonte).

Un point qui m’attire particulièrement ces derniers temps dans ce mouvement, c’est le lien entre la jambe active et le bras qui effectue le « parer ». Cela permet vraiment de sentir comment la séquence du mouvement s’effectue.

Dans le san shou

Mouvements 62 et 64 du san shou, les mains nuages sont décrites comme une réaction au « saisir la queue de l’oiseau » (A est en gris, B en noir) :

B, ayant été repoussé, profite de l’élan en creusant la poitrine et en arrondissant le dos, en tournant la taille vers la droite et en s’enfonçant avec les jambes, la main droite restant sournoisement au niveau du poignet droit de A, l’attirant et la soulevant vers la droite et vers l’arrière. Une fois que l’élan de A s’est inversé, votre main droite pousse le poignet droit de A et votre main gauche pousse en même temps l’épaule droite de A.

Je trouve intéressant de voir que dans le san shou, les mains nuages sont exécutées avec les deux mains hautes (l’une guidant le poignet adverse sur le côté, l’autre connectant au niveau de l’épaule). L’élément de pivot autour de la taille lui reste similaire à ce que l’on retrouve dans la forme.

Le pas, quant à lui, n’a pas grand-chose à voir, mais cela n’est pas non plus très étonnant puisque la forme vise à pratiquer des dynamiques choisies là où la forme avec partenaire vient plutôt s’appliquer à des situations plus concrètes.

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